Collection D’autre part
14 x 19,6 cm
207 pages
29 ill. dont 25 en couleur
ISBN : 978-2-491462-77-2
Parution : octobre 2024
18 €
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Alexandre Vialatte écrivait en substance qu’aussitôt que l’industrie humaine invente un objet, il se trouve quelqu’un pour en entreprendre la collection.
L’acte de collectionner est une passion fervente, une manie quelquefois, qui peut élire les objets les plus modestes (petits cailloux, boutons de manchettes)
comme les plus prestigieux (éditions originales, tableaux de maîtres) ; c'est surtout une manière d’être au monde, de l’habiter, de (se) le représenter, de lui donner un sens.
Un monde à collectionner s’intéresse précisément à la manière dont des écrivains, des bédéistes, des artistes, des cinéastes, des éditeurs ont fait de
la collection un objet de représentation, de mise en ordre et de compréhension du monde. Tantôt thème narratif (telle BD de Blutch mettant en scène
un collectionneur dépassé par l’ampleur de sa collection), tantôt principe organisateur d’une œuvre : ainsi les « tentatives d’épuisement »
d’un lieu de Georges Perec ou Thomas Clerc, les inventaires d’une ville (Saint-Marcellin filmé rue après rue par Gérard Courant), d’un pays
tout entier (les États-Unis vus par Michel Butor), les collections de citations hôtelières de Nathalie de Saint Phalle ou encore la prolifération
d'exemples qui, chez Maurice Grevisse, finissent par dévorer sa célèbre grammaire Le Bon Usage. Et quand inventorier un fragment du monde ne
suffit plus, on peut entreprendre de le dupliquer purement et simplement, à l’instar de Kenneth Goldsmith.
En s’interrogeant sur le devenir-collection du monde, cet essai suggère que le plaisir de la collection est celui d’inventer des rapports qui
sans elle n’existeraient pas ; et que « le vrai collectionneur est celui qui s’autorise le droit à l’erreur, sans craindre les faux pas.
Sans ratés de collectionneur, une collection n’est rien d’autre qu’une forme d’héritage ».
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