Peintures d’Anne Slacik
14 x 19,5 cm
160 pages
ISBN : 978-2-918220-56-5
Parution : 2018
14 €
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L’œuvre de Claudine Bohi se compose d’une vingtaine de recueils. Le thème du corps traverse tous ses livres. Le corps est une personne, il est mémoire, il est pensée, il est éros. Le vocabulaire
de Claudine Bohi, sobre, sans fioritures, révèle une écriture d’une modernité sûre. Le corps est complexe et la pensée l’est par déduit, pensée et corps sont comme vie et mort.
Mettre au monde est composé de huit parties de longueur variable. Il faut en donner les titres car, lus à la suite, ils pourraient former un poème, court et elliptique : Passage du mot,
Cela vient dans l’oubli, Un lien de rien, Là où ça commence, Le lieu premier, L’invisible, Là où se noie, La mise au monde.
« Mettre au monde » la vie, c’est mettre au monde un corps, mais aussi un autre parallèle, ici une clarté :
cela vient de si loin cela s’attache au cri aux larmes quelquefois cela diffuse une clarté stridente opaque et brutale
Le corps reste toujours le centre de la vie, des pensées, des désirs :
l’épaule pousse son feu c’est le désir dans l’évidence du dire
le corps désire le corps et ce qu’il touche dans les mots une parole
Dans une note de travail publiée en 2014, Claudine Bohi écrivait :
« Être poète pour nouer la peau au monde. La poésie est une tentative de faire un nœud,
dans la langue qui est à tout le monde, un nœud avec la peau individuelle. La poésie est une tentative, tentation d’incarnation. Mettre le corps au monde.
On échoue, mais on tente de l’amener au réel. On recommence.
(...) La poésie non seulement ne dit pas le sens commun, mais restitue l’ombre de la langue, dont nous avons besoin pour vivre, pour être et pour aller au monde. »
Ainsi le corps est-il dans le monde.
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